À Paris, Les “Amis d’Ensemble pour l’Europe”
Les “Amis d’Ensemble pour l’Europe” se sont retrouvés, du 7 au 9 novembre 2013, à Paris pour leur rendez-vous annuel. 125 responsables de 46 Mouvements et Communautés d’Églises diverses et 13 pays européens – de la Russie au Portugal, du Danemark à la Slovénie – étaient présents à la rencontre, dans le cadre historique de Montmartre.
Le thème choisi était : le “Oui” aux pauvres et aux marginaux – exprimé dans le message de Stuttgart 2007. Les nombreuses contributions ont permis de découvrir combien les Communautés et les Mouvements sont liés à l’engagement envers les plus nécessiteux, et avec eux. Il ne s’agit pas uniquement d’actes de solidarité, mais d’amitié et de fraternité.
Une heure intense fut celle avec Jean Vanier, le fondateur de la Communauté de l’Arche. Faisant don de son expérience, il commence par ces mots : « Jésus dit : “Le royaume de Dieu est comme un repas de noces” – mais tout le monde est trop occupé – alors le roi qui avait appelé les invités envoie ses serviteurs chercher les estropiés et les boiteux le long des haies et au croisement des rues – c’est ce que j’ai essayé de vivre dans ma vie ». Jean Vanier se consacre tout particulièrement aux personnes avec un handicap mental, «le peuple le plus oppressé». «Ils m’ont changé, j’ai vu que le Royaume de Dieu est à eux». Aujourd’hui, les communautés, œcuméniques et interreligieuses, dans lesquelles «les fragiles et les forts» vivent ensemble, sont 140.
Les prières des catholiques et des évangéliques, qui ont ouvert les travaux les deux premiers jours, ont été suivies de la prière des russes orthodoxes accompagnée du chœur.
En apportant son témoignage sur Diaconia 2013 la France a voulu montrer l’expérience de l’Eglise de France, dont l’objectif premier est d’appeler les communautés à vivre davantage, dans la réciprocité, la fraternité et l’espérance avec les personnes en situation de fragilité, proches ou lointaines.
Lors de ces journées d’échanges, pleines de vie, sur les chemins parcourus jusqu’à maintenant par Ensemble pour l’Europe, avec les grands événements de Stuttgart 2004, 2007 et Bruxelles 2012, nous nous demandons quel est le premier pas à faire. En rappelant l’expression de Chiara Lubich « La partition est écrite dans le ciel», nous percevons dans l’écoute réciproque que l’expérience la plus précieuse de ce chemin ensemble est la communion profonde qui s’est créée entre les Mouvements d’Églises diverses. Et c’est justement ce «témoignage commun des chrétiens», qui a mené à des initiatives dans le domaine politique et social, dont l’Europe a besoin aujourd’hui «afin que le monde croie».
Et, d’un commun accord, nous avons prévu de donner notre propre contribution en 2016, sous forme de congrès, qui se déroulera probablement dans une ville en Allemagne, pour rendre visible le chemin de communion parcouru jusqu’à aujourd’hui.
Il y a une atmosphère solennelle quand nous confions à Dieu, dans la prière, notre nouvelle étape et nous renouvelons l’engagement d’amour réciproque.
En mai 2014, le Comité d’Orientation se retrouvera en Allemagne, à Dillingen, pour recevoir le prestigieux “Prix Européen S. Ulrich édition 2014”, conféré cette fois à “Ensemble pour l’Europe”.
À Paris, nous avons aussi vécu la “culture de se visiter” : nous nous rendons à la Chapelle de la station de métro de Montmartre, confiée à la Communauté de Sant’Egidio, pour prier ensemble et connaître son activité au cœur de Paris.
Et, même avant que cette rencontre ait lieu, certains étaient allés connaître la Communauté Emmaüs, fondée par l’Abbé Pierre, et certains le siège Acer-Mjo (Action chrétienne étudiants russes – Mouvement de Jeunesse Orthodoxe).
La rencontre des “Amis d’Ensemble pour l’Europe” prenait fin à Paris alors que la session d’automne de la Conférence des évêques de France (CEF) se terminait à Lourdes. Deux rencontres dans un même esprit : celui de partager le souci des plus pauvres, de la dignité humaine et de la paix.
« Les progrès de l’Europe sont un combat à mener, encore et toujours, avant de penser aux bénéfices à recevoir. Le moment est à nouveau venu de poursuivre ce beau projet porteur de paix et de solidarité entre des peuples qui acceptent d’unir leur destin sans perdre leur âme, sans se replier sur eux-mêmes et en gardant le souci du développement de tous les peuples. »*
Discours de clôture de Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille,
Président de la Conférence des évêques de France, dimanche 10 novembre 2013 à Lourdes.
Gabri Fallacara avec la contribution du Comité de la France