Rencontres avec Sébastien Maillard – Strasbourg et Haguenau – 14 et 15 mars, 2022
L’Europe c’est bien, la construire c’est mieux !
Sébastien MAILLARD, Directeur de l’Institut Jacques Delors, est à intervenu à trois reprises:
- Conférence en soirée suivie d’échanges avec le public (une soixantaine de personnes présentes plus une vingtaine connectées) à Strasbourg
- Conversation avec une cinquantaine de lycéens, lycéennes, précédée d’un exposé sur les fondements de »notre Europe » -Démocratie-Droit- Destin.
- Conférence en soirée suivie d’échanges avec le public (une cinquantaine de personnes) à Haguenau (zone rurale).
Principaux sujets de discussion avec les jeunes :
- La démocratie, l’État de droit dans les États membres de l’UE. La question de la souveraineté nationale dans l’UE.
- Entrée, sortie de l’UE ? Le Brexit ?
- Les frontières extérieures de l’UE, qui fait quoi ?
- Le fédéralisme en Europe.
- Les rapports de l’UE avec la Chine qui acquière des actifs stratégiques en Europe malgré les violences perpétuées contre les minorités ouïghours.
- L’UE et la Turquie, où en est-on ?
Lors des conférences du soir, M. Maillard a brossé un tableau riche et nuancé de la construction de l’UE fondée sur un narratif de paix avec la sortie des traditionnels rapports de force entre Nations ou États européens. Mais la guerre en Ukraine marque les limites de notre soft power européen et nous devons abandonner cette naïveté de l’exemplarité heureuse pour entrer dans l’ère de la réciprocité querelleuse (J-L Bourlanges). Nous vivons un important tournant de l’histoire de l’UE avec son éveil géopolitique, son éveil à la notion de puissance pour se protéger naturellement, mais aussi pour davantage affirmer ses valeurs dans le monde.
Principaux sujets des échanges consécutifs à cette présentation
- L’opportunité de créer une Union politique qui permettrait de monter en puissance, mais qui nécessite aussi une révision des modes de gouvernance pour disposer d’une capacité de décision adaptée aux situations rencontrées.
- L’accueil des réfugiés qui ne sont pas seulement des demandeurs d’asile. Un épisode peu glorieux pour l’UE est la délégation de la gestion des flux migratoires à des pays tiers. Quelle véritable coopération l’UE développe-t-elle avec ces populations particulièrement impactées par des tragédies qui les poussent à l’exil ?
- A propos des accords de libres échanges commerciaux, est-ce judicieux d’importer du bout du monde des denrées alimentaires qu’on produit localement (viande du Canada par exemple) et ceci en totale contradiction avec la lutte contre le réchauffement climatique ?
- L’accaparement des terres agricoles ne concerne pas seulement les pays du sud, il se pratique aussi dans nos régions pour diverses raisons. Qu’est ce que l’Europe fait pour assurer la sauvegarde du foncier qui est le préalable à la sécurité alimentaire ?
- L’Europe, c’est le soft power, le leadership par l’exemple, mais où est l’exemple quand elle se compromet sur les marchés des armes, des matières premières… au détriment de la prospérité des pays émergents en voie de développement ?
Ces trois moments ont été denses, riches en échanges de points de vue, avec un médiateur (M. Maillard) explicitant les différentes facettes des problématiques évoquées, donnant matière à penser en favorisant les prises de recul dans une approche globale.